L’article ci-dessous ayant déjà été consulté plus de 20 000 fois, la rédaction d’un ouvrage plus approfondi m’a paru non seulement nécessaire, mais presque indispensable.
En septembre 1957, le sociologue américain Albert D. Biderman (1923-2003) publie, dans le Bulletin of the New York Academy of Medicine, un article décrivant les méthodes utilisées par les interrogateurs chinois lors de la guerre de Corée pour induire un comportement de soumission permettant « [d’]obtenir de faux aveux de la part des prisonniers de guerre de l’Armée de l’air. »
Il y met en évidence deux grandes dynamiques grâce auxquelles les meilleurs résultats obtenus sont bien plus fiables qu’en utilisant la torture physique :
Premièrement, « la peur constante de la violence dans l’esprit du prisonnier semble avoir joué un rôle important pour l’inciter à se soumettre ». Il s’agit essentiellement de vagues menaces sous-entendant que les geôliers étaient prêts à faire des « choses radicales » (drastic things).
Deuxièmement, la mise en oeuvre de techniques destinées à « miner la résistance du prisonnier » (undermine the resistance of the prisoner) en retournant l’individu contre lui-même. Confirmant les travaux précédents de Hinkle et Wolf, Biderman conclut qu’elles permettent de manipuler le comportement humain au sein d’un environnement contrôlé.
« Lorsqu’on demande à l’individu de rester au garde-à-vous pendant de longues périodes, (…) la source immédiate de la douleur n’est pas l’interrogateur, mais la victime elle-même.«
Albert D. Biderman, 1957
Le sociologue en déduit huit « mesures générales » qu’il synthétise dans un tableau connu comme la Charte de contrainte de Biderman (Biderman’s Chart of Coercion).
En ces périodes de COVID, on a vu resurgir cette charte sur les réseaux sociaux avec, en parallèle des mesures de Biderman, les dispositions prises par certains régimes démocratiques pour, selon le message officiel, contenir la diffusion du virus. Quelles aient été prises de manière consciente ou non par nos élus — motivés soit par un outil (providentiel ?) accélérant le lancement programmé d’un « grand reset », soit, plus prosaïquement, une profonde panique face aux responsabilités que les électeurs leur ont confiées —, il n’en reste pas moins que le parallèle est intéressant à observer, avec une bonne nouvelle néanmoins : comme l’illustre Biderman, la manipulation de l’individu ne fonctionne qu’en environnement contrôlé .
Ainsi, il est assez simple de mettre en évidence un certain nombre de contre-stratégies permettant de conserver un esprit clair face au risque :
D’abord, se souvenir que le risque est le produit d’une menace (le virus) et d’une exposition (notre vulnérabilité individuelle) : lorsque la menace est faible pour la plupart des individus disposant d’un système immunitaire efficace, on peut en conclure que le risque de tomber gravement malade est marginal pour la population générale.
Ensuite, sans passer par un stage de formation militaire dans lesquels on simule une capture par des forces ennemis (menaces, isolement, traitements dégradants), il est possible de mettre en oeuvre quelques mesures de simple bon sens permettant de prendre le recul nécessaire à éviter un conditionnement mental délétère à la fois individuellement et collectivement.
Voilà donc quelques contre-stratégies listées tableau ci-dessous, certainement utiles aujourd’hui, mais d’autant plus lors du prochain avènement du Citipass, une dérive à peine dystopique du pass sanitaire. Vous ne connaissez pas encore ? Alors, faites-vous peur.
J’en profite pour présenter, par avance, toutes mes excuses aux vendeurs de voitures…
Apprenez à identifier et déjouer les techniques de manipulation de la Charte de Biderman