Volodymyr Zelensky en lice pour le prix Nobel de la paix ?

Une conversation diffusée hier sur YouTube entre Johann Most, secrétaire d’État adjoint américain aux Affaires européennes et eurasiennes, et Prize Nobel, dernière descendante du célèbre inventeur suédois, semble montrer l’intérêt du comité Nobel norvégien à attribuer au président ukrainien le prochain prix Nobel de la paix. Si cela s’avérait exact, ce serait une grande année pour l’Ukraine, dont le pavillon à l’Expo2020 devrait également être primé.

Cette indiscrétion rappelle celle relative à des échanges entre Victoria Nuland et Geoffrey Pyatt après le renversement du président Ianoukovitch en 2014, lorsque les deux diplomates américains semblaient planifier la composition du futur gouvernement de Kiev.

D’emblée, il faut préciser qu’il s’agit d’un fragment de ce qui pourrait bien être une conversation téléphonique plus importante. Les États-Unis n’en ont pas nié la véracité et ont rapidement pointé du doigt les autorités russes pour avoir été à l’origine de son interception et de sa fuite, dans un classique Kompromat datant de l’époque soviétique.  En voici une transcription, qui débute par la voix de Prize Nobel.

Avertissement : Cette transcription contient des jurons.

Nobel – … et tu ne crains pas que ça se voit un peu trop ? 

Most – Tu rigoles… On a bien eu Henry en 1973 malgré les bombardements de Noël sur Hanoi, et Barrack en 2009, notre champion du monde des frappes de drones.

Nobel – Mouais, sans compter l’Union européenne en 2012…

Most – C’est vrai qu’avec sept pays dans la liste des dix premiers exportateurs mondiaux d’armes, « l’Europe, c’est la paix », comme disait François Hollande.

(rires partagés)

Most – Dis-moi, Pridzi, comment tu les sens les cinq membres du comité ?

Nobel – Comme des politicards classiques, c’est pas pour rien qu’ils sont nommés par le Parlement norvégien. Ils feront ce qu’on leur dit s’ils y trouvent leur intérêt. 

Most – Okay. Et pour Volo ? Tu leur en as déjà parlé ?

Nobel – Oui, et ils trouvent ça génial. Comédien devenu chef de guerre, figure quasi-romanesque d’opposition à l’ogre russe, sauveur d’un peuple opprimé, il a tout pour plaire…

Most – Sans compter ses t-shirts !

Nobel – Putain, personne n’a encore remarqué qu’il n’y a pas de bombardements là où il est. Apparemment son conseiller en comm’ préfère le côté Che Guevara au costume cravate traditionnel. Évidemment, Henrik fait un peu chier, c’est son côté prof de sciences politiques…

Most – Comment ça ? C’est bien le seul membre qui n’ait jamais été politicien, non ?

Nobel – Justement, avec les autres c’est plus simple. Henrik, lui, se pince le nez en rappelant les faits.

Most – Genre ?

Nobel – Bah, tu sais, un Volo élu avec les voix du Donbass et qui s’assoit ensuite sur les accords de Minsk, sa société Maltex mise en cause dans les Pandora Papers qui aurait permis de blanchir les 40 millions de dollars de Komoloisky, le propriétaire de la chaine de télé qui diffusait son émission. Encore heureux qu’il ne rappelle pas au comité comment vous avez manipulé le comique…

Most – Tout le monde sait que l’Ukraine est vérolé jusqu’à la moelle, au même niveau que le Swaziland… Rien de neuf depuis Timochenko, si ? 

Nobel – Non, en effet, mais j’ai peur qu’il bloque un peu, le prof…

(silence)

Most – Qu’est-ce qu’on pourrait lui proposer ?

Nobel – Tu sais que son truc, c’est la démocratie, l’économie de marché et l’État de droit…

Most – Ah, je te vois venir ! (ricanement) Peut-être un poste de prof à Stanford ou GWU à la fin de son mandat Nobel ?

Nobel – Je n’osais pas te le demander… Ça mettrait certainement de l’huile dans les rouages. 

Most – Je vais voir ça. 

Nobel – Sinon, j’ai un autre truc à te proposer… Et si l’an prochain, histoire de se redorer le blason, on récompensait Snowden ou Assange ?

Most – Bien sûr (éclat de rire). Je t’aime bien, Pridzi, mais faut pas déconner quand même…