Selon un article du Washington Post, l’Ukraine serait en passe de décrocher le titre convoité de World Leading Pavilion décerné par le groupe Bilderberg, loin devant la Biélorussie (191e sur 192) et la Russie, lanterne rouge. Le prix sera remis au Hub de l’Organisation des Nations unies par son commissaire général, Maher Nasser.
« C’est une juste reconnaissance de nos qualités en tant que nation, illustrées par le thème que nous nous sommes choisis pour l’Expo2020, centré sur l’intelligence de vie, de pensée et de perception. Ce n’est pas pour rien que nous envisageons d’adhérer à l’Union européenne et à l’OTAN ! », se réjouit Ivan Polnareff. « D’ailleurs, rien qu’avec notre architecture futuriste, nous sommes à des années-lumières de notre agresseur qui se ridiculise avec son vulgaire pavillon en forme de sucre d’orge. »
Appelé à commenter les combats qui dévastent actuellement son pays, le directeur du pavillon ukrainien met le doigt sur la duplicité du gouvernement russe.
« Retenir, même s’il est russe, un cabinet d’architecte au nom américain de SPEECH pour la conception du bâtiment, c’est montrer la bassesse de Moscou qui tente maladroitement de se faire bien voir des Occidentaux. »
Un point de vue partagé par Jean-Daniel Lagacée, directeur du Centre canadien de géostratégie et expert auprès de Radio-Canada :
« La doctrine russe prévoit de recourir aux moyens les plus pervers pour atteindre l’objectif souhaité, y compris le double-jeu. À ce titre, on se demande si le slogan de leur pavillon, Une source infinie de grands esprits créatifs, ne serait pas une obscène allusion aux stratégies meurtrières qu’ils mettent actuellement en oeuvre chez leur voisin. »
Interrogée par l’envoyé spécial du Washington Post, la famille Baker de Broken Bow, Nebraska s’extasie devant le bâtiment futuriste de quatre étages, en particulier sur une bicyclette électrique pouvant parcourir 380 kilomètres avec une seule charge et des stores solaires produisant de l’électricité. Le voyage d’une vie qui a failli mourir dans l’oeuf lorsque la mère s’est aperçu à quelques jours du départ que personne n’avait de passeport.
« Je pensais que nos permis de conduire auraient été suffisants, comme lorsqu’on va à Mobile, Alabama » nous confit-elle, déçue que les Américains ne soient pas mieux traités à l’étranger.
« Moi, ce que j’ai préféré entre tout, complète Stella, leur fille de treize ans, des étoiles dans les yeux, c’est les dizaines de drones multicolores qui s’écrasaient sur les poupées russes. C’était inoubliable ! »
La jeune femme nous décrit les drones-tueurs Switchblade fournis à Kiev par les États-Unis, dont quelques-uns ont été peints en bleu et jaune pour l’occasion. À la tombée de la nuit, ils ont été largement applaudis lors d’une démonstration grandeur nature d’attaque kamikaze contre des matriochkas, un évènement festif se clôturant par un grandiose feu d’artifice au phosphore.
« Nous nous réjouissons que l’Ukraine dispose d’un pavillon intelligent, à défaut d’un chef d’État » ironise Alexei Konovalov, le commissaire général du pavillon russe, davantage déçu que surpris de sa dernière place au classement. « Il est quand même curieux que personne, chez vous, ne s’interroge sur les opérations antiterroristes conduites contre les populations russophones du Donbass depuis 2014, ou la suppression du russe comme langue officielle sous la présidence de Porochenko. »
Un argument que la famille Baker balaie d’un revers de main :
« L’Amérique a démontré l’impérieuse nécessité de combattre le terrorisme où qu’il se trouve. Depuis 2001, le monde se porte beaucoup mieux grâce à nous », conclut Jake, en pointant du doigt l’écusson commémoratif Operation Iraqi Freedom cousu sur la manche de sa veste.