Du « Tea Time » au cyber-thriller, les multiples formes du roman policier

Le CNRTL français définit le roman policier comme une oeuvre « dont l’intrigue est fondée sur des activités criminelles plus ou moins mystérieuses qui sont élucidées par une enquête conduite par la police, par des détectives ou par des particuliers.», une classification un peu réductrice vu les différences évidentes entre les univers d’Agatha Christie et de Frederic Forsythe. La définition de l’OQLF au Québec, un peu plus large, rassemble les « romans où abondent les intrigues qui mettent en scène principalement des personnages de policiers, d’espions, de détectives en lutte contre des criminels et des gangsters

On utilisera ici le terme polar comme synonyme de roman policier, bien que certains l’assimilent spécifiquement au roman noir.

Si beaucoup s’accordent sur le fait que la première nouvelle policière date du 19e siècle avec le Double assassinat ans la rue Morgue d’Edgar Allan Poe, il faut avouer qu’elle n’a pas grand chose à voir avec les actuels Camilla Läckberg, Aleksandra Marinina ou Jean-Patrick Manchette. L’univers du polar a su se diversifier au fil des ans au point de proposer aujourd’hui toute une palette de genres, en quantité suffisante pour que chacun y trouve quelque chose à son goût; ce n’est pas pour rien que le polar représente à lui seul un quart des romans vendus.

En voici une classification, qui vaut ce qu’elle vaut. À ma connaissance, il n’en existe aucune d’officiellement formalisée.

Le roman d’enquête

Il s’agit du roman policier traditionnel, répondant à la définition, par exemple In Tenebris de Maxime Chattam ou à la série de romans de Michel Bussi. Ce type de fiction se décline également en sous-genres : Les enquêtes de Sherlock Holmes, par exemple, ou les oeuvres de Franck Thilliez pourraient être classées en polars scientifiques alors que des intrigues aux ambiances tragiques et plombées caractérisent le roman noir (les Fabio Montale de Jean-Claude Izzo, que je n’ai pas pu terminer).

Le thriller

De l’anglais « thrill », frisson. Le genre d’ouvrage qui, alliant tension psychologique, rythme haletant et souvent violence, nous empêche de nous endormir. On pense à Ne le dis à personne… d’Harlan Coben, ou encore Séquestrée de Chevy Stevens. Le thriller dispose d’une tripotée de sous-genres, comme le scandinave (Millenium de Stieg Larsson), le techno-thriller (Tom Clancy), le cyber-thriller (Sauve-la de Sylvain Forge) ou encore le thriller médical (Robin Cook).

La comédie policière

Popularisée par les San Antonio de Frédéric Dard, elle met en scène une situation policière narrée avec un certain esprit comique. On y retrouve les oeuvres de Janet Evanovich où Stephanie Plum, une vendeuse de lingerie fine, s’improvise chasseuse de prime pour joindre les deux bouts.

Le polar historique

Comme son nom l’indique, il s’intéresse aux enquêtes policières se déroulant dans le passé. On pourrait également le classer en sous-genre des autres genres de polar, le thriller historique par exemple. J’ai notamment adoré la trilogie du Juge d’Égypte de Christian Jacq et les aventures du commissaire de police Bernie Gunther dans l’Allemagne hitlérienne. Philip Kerr reste l’un de mes auteurs favoris.

Le polar SF

C’est le pendant du précédent, l’intrigue se déroulant dans le futur. Dans Manhattan Stories, Jonas Lenn emmène un duo de policiers dans un New-York truffé de voitures volantes et de nanotechnologies. Dans Le travail du furet de Jean-Pierre Andrevon, on suit les aventures d’un tueur au service de l’État dans une société dystopique entièrement sous contrôle.

Le « Tea Time » ou « Five O’Clock Mysteries »

Les habitués d’Agatha Christie l’auront reconnu. Il s’agit de romans policiers de divertissement, où les enquêteurs semblent délaisser le confort de leur thé de l’après-midi pour se lancer à la recherche d’un coupable (« Whodunit » en anglais) en découvrant des indices au fur et à mesure du déroulement de l’intrigue. On y retrouve des auteurs comme Ellery Queen ou Patricia Wentworth.

Le polar d’espionnage

On garde le meilleur pour la fin. Pas besoin de grandes explications, le nom parle de lui-même. Parmi les auteurs marquants, Ian Flemming et John Le Carré évidemment, mais également Robert Ludlum, Ken Follett ou Robert Littell. Les auteurs français ne manquent pas avec DOA, Vincent Crouzet, Vladimir Volkoff et bien sûr, Gérard de Villiers. C’est également dans ce genre que s’inscrivent les péripéties de mes Furor Arma et Rybka.

Rendez-vous donc avec Thomas Foucher et Sophie Wagner au prochain Salon du livre de Montréal, édition 2021 !

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