Arctique : Dossiers Secrets, cent jours d’écriture pour une vie de leçons.

5 novembre 2020 – 20 février 2021.

Cent jours, exactement. C’est le temps qu’il m’a fallu pour écrire le manuscrit. Cent jours, à peine plus de trois mois, une durée somme toute modeste, surtout après les années écoulées entre la première étincelle de l’idée et la signature en maison d’édition. En réalité, la route a été bien plus longue et sinueuse. Laissez-moi vous raconter l’histoire d’Arctique, une histoire qui, comme tant d’autres, a connu ses doutes, ses attentes et ses petits miracles.

Tout commence en 2017, alors que je suis étudiant à l’École nationale d’administration publique. Dans le cours d’« Analyse de politique étrangère », je me retrouve à imaginer celle d’un Groenland indépendant, en adoptant une perspective de réalisme classique mettant en avant les notions de puissance. En parallèle, une autre question émerge : celle des préoccupations canadiennes autour de la souveraineté arctique. Les lectures s’enchaînent, les recherches se précisent, et je découvre peu à peu l’importance géostratégique de ces routes maritimes polaires qui se dessinent à mesure que les glaces fondent.

En terminant Furor Arma à l’été 2019, l’idée d’un deuxième roman prend forme. Thomas Foucher et Sophie Wagner, mes personnages, n’ont pas encore dit leur dernier mot. Je replonge alors dans l’univers fascinant de l’Arctique et me noie dans les lectures, les analyses et les sources pour cerner les enjeux complexes de cette région et les intérêts de chaque acteur.

Puis, après des mois de travail obstiné, vient enfin le moment de la rédaction. Les cent jours passent presque en un souffle, comme s’il ne restait qu’à dérouler le fil de l’histoire soigneusement tissé. Ensuite, c’est l’étape de la révision, l’aide précieuse d’Antidote pour reformuler, clarifier et polir certains passages, parfois même déplacer des paragraphes entiers pour rendre la lecture plus fluide.

Les bêta-lecteurs entrent en scène, des lectrices en fait, ma femme la première et pas la moins critique ! Leurs avis aiguisés provoquent une nouvelle révision, voire deux, parfois trois. Ensuite, il faut choisir les premières maisons d’édition, peaufiner le pitch (quatre cents mots), rédiger le résumé, préparer le synopsis (l’histoire complète sur une page), écrire des lettres d’accompagnement personnalisées.

Et puis, on attend. Et on doute. Certaines maisons répondent, d’autres jamais. Alors on reprend, on ajuste, on persiste, et on envoie de nouveau, et encore, et encore… Au total, j’aurai contacté une soixantaine de maisons d’édition sur plus de deux ans.

Et finalement, un jour, je tombe sur la publication LinkedIn d’une auteure annonçant la sortie de son premier polar chez Héraclès Éditions. Un coup d’oeil au profil de la maison : un jeune acteur qui joue dans ma cour, qui parle de tradition du roman d’espionnage et de nouvelles voix prometteuses. Moi qui rêve d’en faire partie ! J’envoie le manuscrit par courriel, il me revient immédiatement comme non distribué. Je ne m’avoue pas vaincu, cherche un numéro de téléphone, appelle, tombe directement sur l’éditeur.

On parle longuement, les étoiles s’alignent : nous nous comprenons, nous partageons la même vision. On se rencontre et enfin, je signe.

C’est ainsi Rybka est devenu Arctique : Dossiers Secrets. Une idée est devenue une histoire, une histoire est devenue un livre, un livre qui va s’inscrire dans une série.

Cent jours d’écriture pour une vie de leçons.

Ce parcours m’a appris la patience, la résilience et l’importance de rester fidèle à son propre regard, même lorsque l’attente devient interminable. J’ai appris qu’écrire est un acte de foi, un équilibre entre persévérance et lâcher-prise, où chaque refus, chaque silence est une invitation à affiner, à croire un peu plus.

Le soutien et les retours de mes bêta-lectrices ont été une leçon d’humilité, me rappelant que l’art d’écrire se cultive avec les autres, et que derrière chaque page se cachent des voix et des perspectives enrichissantes.

Et puis, la récompense de ces efforts : la signature. Ce moment où tout prend sens, où le doute laisse place à l’émotion et à la fierté. Ce cheminement m’a rappelé que l’obstination paie, mais surtout, que la passion peut transformer un rêve solitaire en une aventure partagée. Mon manuscrit est devenu un livre, et cette aventure, une page de plus dans mon histoire d’auteur.

Mais rien de tout cela n’aurait de véritable sens sans vous, les lecteurs. C’est pour vos yeux curieux, pour votre capacité à vous immerger dans un univers et à y puiser du plaisir que ce livre prend vie. Par votre regard, chaque mot trouve son écho, chaque histoire une signification nouvelle. Vous êtes la dernière pièce du puzzle, ceux qui prolongent et enrichissent ce voyage, qui en font une aventure partagée. À vous qui lisez, qui rêvez et qui vibrez, merci de donner un sens à tout cela.