Alors que je viens de terminer la première moitié de Rybka en trois semaines, une évidence s’est imposée : plus j’écris, plus je prends de plaisir à écrire et plus ça m’est facile d’écrire.
Présentée comme ça, une telle évidence pourrait sembler relever de la platitude crasse, mais elle est en réalité riche d’enseignements.
Lorsqu’au bout d’une année, j’ai terminé la première version du manuscrit de Furor Arma, je croyais tenir une excellente histoire pour plusieurs raisons. La première, c’est que j’y avais mis tout mon coeur, parvenant après quelques désillusions, à accoucher enfin d’une fiction qui tenait la route. La seconde, c’était une certitude idiote que, puisque j’avais fait de mon mieux pour traquer les erreurs de vocabulaire, de grammaire et de conjugaison, la version que je décidais d’envoyer aux éditeurs était proche de la perfection. Deux-trois coquilles à corriger et hop ! bon pour les librairies.
Aussi, lorsque La Plume d’Or m’a annoncé que le manuscrit devrait passer au filtre d’une révision professionnelle compte tenu de la présence de (quelques) lourdeurs, maladresses et illogismes portant gravement atteinte à la qualité de l’ensemble, je l’ai plutôt mal pris… Intérieurement et en silence, on s’entend, mais quand même.
Toujours est-il que six mois plus tard, je devais reconnaitre le bon sens de l’éditeur puisque le manuscrit révisé phrase après phrase avait une toute autre allure. Pour être honnête, je ne suis pas totalement satisfait de la version finale, mais elle représente quand même un gigantesque pas en avant par rapport au premier jet. À tel point que si je devais aujourd’hui réécrire Furor Arma, je m’y prendrais autrement.
La révision de l’éditeur m’a beaucoup apporté, non seulement pour le roman auquel elle se rapportait, mais également pour tous les suivants. C’est une grande découverte dont je me réjouis chaque jour : grâce à ce processus systématique un tantinet laborieux, j’ai énormément appris sur la construction des descriptions, des récits et des dialogues. Je me creuse maintenant la tête à chercher le bon adjectif afin de préciser au mieux ma pensée, à préférer la forme de conjugaison active à la passive qui, parfois, alourdit inutilement la lecture, ou encore à intégrer les phrases orphelines dans la structure de dialogue. Si tout cela ne vous dit rien, ça n’est pas grave, retenez simplement que la révision est un atout majeur de l’édition traditionnelle par rapport à l’auto-édition.
Si Furor Arma a été bouclé en une année à temps partiel, Sphère n’a pris que cent cinquante cinq jours à temps plein, et je viens de terminer la première moitié de Rybka en trois semaines seulement. Un tour de force ? Oui et non.
Oui, parce que pour rédiger aussi vite, il faut être organisé : avoir effectué en amont toute la recherche nécessaire au développement de l’histoire, s’astreindre à un agenda d’écriture fixe (pour moi, sept heures par jour du lundi au vendredi), et reprendre, au fur et à mesure, chaque chapitre depuis le début afin d’y apporter toutes les améliorations possibles.
Non, parce que les leçons tirées de la révision de Furor Arma me permettent désormais d’écrire plus vite et de manière plus assurée. Les pièces du puzzle s’emboitent beaucoup plus aisément au sein d’un récit assurément plus fluide. Réfléchissant moins sur le comment, je suis capable de me concentrer essentiellement sur le faire.
Tout ça pour vous dire de rester en veille, car Rybka, une fois terminée, sera une fiction (quoique…) d’espionnage qui va réellement déchirer…
Vous avez aimé cet article ? Partagez-le sur les réseaux sociaux et rejoignez mes abonnés !